Qu’est ce que l’affacturage ?

l’affacturage

L’affacturage ou factoring en anglais est une solution de financement qui consiste pour une entreprise à vendre à un factor ou société d’affacturage ses créances clients sans attendre les échéances (généralement de 45 jours en fin du moins ou 60 jours à partir de la date d’émission de la facture). Cette technique permet d’éviter les décalages de trésorerie et de disposer immédiatement de liquidités afin de ne pas pénaliser les activités de l’entreprise.

Le principe de l’affacturage

L’affacturage est une technique de gestion financière réservée aux entreprises opérant en B2B. Comme on l’a dit en préambule, il consiste à céder à un factor les factures impayées des clients afin de disposer de trésorerie immédiate pour se sortir de difficultés financières passagères, financer le développement de l’entreprise, lancer de nouvelles activités, etc.

L’affacturage fait l’objet d’un contrat écrit entre l’entreprise et le factor détaillant les factures cédées (montant total ou encours) et les conditions de cession des créances. Ce contrat d’affacturage est à durée indéterminée. Cela veut dire que l’entreprise peut le rompre à tout moment en respectant un préavis de 3 mois.

Bons à savoir :

  • L’entreprise peut céder tout ou une partie de ses créances clients. Dans ce dernier cas, il s’agit d’un affacturage ponctuel.
  • Les factors sont des sociétés réglementées, le plus souvent des filiales de grandes banques. À ce titre, elles doivent faire partie de l’ASF ou Association française des sociétés financières.

Qui peut recourir à l’affacturage ?

L’affacturage est une technique de financement qui s’adresse à tous les professionnels, quels que soient :

  • Leurs secteurs d’activités.
  • Leurs tailles : ETI, TPE, PME et grands comptes.

Néanmoins, 2 conditions sont à respecter :

  • Les factures cédées concernent des entreprises ou des organismes publics. Autrement dit, si les clients sont des particuliers, leurs créances ne peuvent être cédées à un factor.
  • Des délais de paiement ont été accordés aux clients.

Comment ça fonctionne ?

L’affacturage classique se passe en plusieurs étapes :

  • L’entreprise contacte un factor puis lui remet la liste des clients dont les créances vont être cédées.
  • Le factor vérifie la solvabilité de chacun des clients et propose une offre de rachat en fonction de leur niveau de risque.
  • Si l’entreprise accepte l’offre, elle remet au factor les factures qu’elle veut céder en lui communiquant les échéances et les délais accordés aux clients.
  • L’entreprise informe ses clients que leurs créances ont fait l’objet d’un affacturage. Pour ce faire, elle peut leur envoyer une lettre ou ajouter une mention spéciale sur leurs factures.
  • En contrepartie des créances cédées, l’entreprise verse le montant des créances à l’entreprise en prélevant ses commissions et ses frais.

Dès lors que les créances clients sont cédées à la société d’affacturage, celle-ci en devient la créancière. C’est donc à elle de gérer les créances, c’est-à-dire relancer les clients, recouvrer les créances si besoin et encaisser les paiements.

Bon à savoir : le factor ne couvre pas le risque d’impayé. Si le cas se présente, il se servira du fonds de garantie constitué par l’entreprise pour se faire payer. Néanmoins, cette dernière peut également souscrire à une assurance-crédit pour être couverte en cas d’impayé. Cette assurance-crédit peut être souscrite auprès de l’assureur de la société d’affacturage ou auprès d’une autre compagnie d’assurance.

Les différents frais de l’affacturage

Les frais d’affacturage regroupent tous les frais engendrés par l’opération :

  • La commission d’affacturage : suivi des règlements, relances, recouvrement et mise en place d’une assurance-crédit. Cette commission peut être au forfait ou sous forme de pourcentage (0,1 % à 3 % du montant des factures). Dans ce dernier cas, c’est la société d’affacturage qui détermine le taux en fonction du nombre de factures, la santé financière des clients et le chiffre d’affaires de l’année précédente.
  • La commission de financement : elle dépend de la taille de l’entreprise, de son chiffre d’affaires et de la qualité de financement des clients (45 jours ou 60 jours).
  • Les frais de dossier.
  • La retenue de garantie.

Zoom sur le fonds de garantie

Appelé également retenue de garantie ou compte de garantie, le fonds de garantie est une somme d’argent que l’entreprise doit constituer au début du contrat d’affacturage afin de garantir que le factor soit effectivement remboursé à l’échéance des factures cédées.

Cette réserve d’argent correspond généralement à 10 % du montant des encours, mais ce taux peut augmenter en fonction du niveau de risque des clients (dans certains cas, il peut atteindre les 20 %). Elle est alimentée progressivement pour préserver la trésorerie de l’entreprise. Ainsi, pendant les premiers mois du contrat d’affacturage, l’entreprise reçoit 90 % du montant des factures cédées (les 10 % servant à alimenter le fonds de garantie) jusqu’à ce que la retenue de garantie soit entièrement constituée.

En cas d’impayés, le factor utilisera le fonds de garantie pour se faire rembourser.

Bon à avoir : s’il y a rupture de contrat avant le terme, le fonds de garantie est restitué à l’entreprise.

Les avantages et les inconvénients de l’affacturage

Commençons par les avantages. L’affacturage permet de :

  • Améliorer sa trésorerie en évitant les décalages dus aux retards de paiement et aux impayés.
  • Faire baisser la charge administrative : pas de relance client ni de recouvrement, pas d’emprunt bancaire avec tout ce que cela implique, etc.

Concernant les points négatifs :

  • L’affacturage coûte cher à l’entreprise à cause de tous ces frais prélevés par le factor. Il est ainsi conseillé de ne pas faire appel à cette solution qu’en cas de derniers recours, et uniquement pour les nouveaux clients ou ceux qui accusent souvent des retards de paiements, voire des impayés. Pour les autres, il est plus avantageux d’encaisser les factures normalement.
  • En outre, c’est une démarche qui peut nuire à la relation de l’entreprise avec ses clients.

Pour éviter cela, l’entreprise peut recourir à l’affacturage non notifié, appelé également affacturage confidentiel. Il s’agit d’une forme d’affacturage qui consiste à céder discrètement les créances clients. Autrement dit, l’entreprise n’informe pas ses clients qu’elle a signé un contrat d’affacturage. Ceux-ci continuent à payer l’entreprise et c’est cette dernière qui paie le factor.

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